SUD-OUEST en parle


Les 1 130 habitants de la commune de Mareuil-sur-Belle disposeront-ils bientôt d'une grande surface commerciale ? La question est posée depuis qu'un projet d'implantation d'un Intermarché a été présenté en février par le distributeur et ses architectes à la commission économie, tourisme et communication de la Communauté de communes du Pays de Mareuil-en-Périgord.

À une échéance qui n'a pas été révélée, une grande surface de la bagatelle de 2000 m2 à laquelle s'ajouterait une galerie commerciale - une cafétéria, une station-service et une station de lavage pour poids lourds - pourrait voir le jour sur une zone aménagée de 5 hectares.

« Alerte à Mareuil »

Même si les plans n'ont pour l'instant fait l'objet d'aucune information officielle, des voix se sont rapidement élevées pour dénoncer un projet jugé « disproportionné par rapport à la population du canton » (3 467 habitants). Une association, dénommée Alerte à Mareuil, porte depuis l'étendard de la contestation.

Ses adhérents redoutent les conséquences d'une telle réalisation sur le patrimoine historique local. « Je n'arrive pas à comprendre comment des personnes qui apprécient Mareuil peuvent imaginer construire un grand centre commercial dans le périmètre protégé du château de Mareuil », proteste par exemple Solange Ribadeau-Dumas.

Selon l'association, l'Intermarché serait en effet construit à moins de 500 mètres du bel édifice fortifié portant fièrement ses cinq siècles d'histoire et non loin des ruines de la petite église Saint-Priest, inscrite aux Monuments historiques.

Alerte à Mareuil fustige par ailleurs un projet « élaboré en grand secret » qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur le petit commerce local. Le bourg s'enorgueillit en effet de s'animer avec sa supérette, ses deux primeurs et ses trois boulangeries, auxquels s'ajoutent une cave, deux boucheries, trois restaurants et une maison de la presse.

« Quel avenir pour ces commerces ? », s'interroge l'association qui craint que le centre bourg ne se transforme rapidement en coquille vide. Dans une lettre, elle s'inquiète en vrac de la perspective d'un centre-ville déserté, de cessations d'activité, de l'impossibilité de vendre ou de transmettre les fonds de commerce et de l'isolement des personnes âgées. « Pour un emploi créé par un hypermarché il y a deux emplois perdus », assure Alerte à Mareuil.
Auteur : Pierre-Manuel Réault

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